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jeudi 6 novembre 2014

Urbanisme commercial – Validité de l’autorisation de création d’un cinéma concurrent


C’est une affaire singulière qu’a eu à trancher le conseil d'état dans cet arrêt puisque la société requérante exploitant un cinéma a contesté :

  • La décision de la CNAC statuant en matière cinématographique autorisant la création d’un cinéma multiplexe par une société concurrente ;
  • Le refus par ce même organisme d’autoriser la création d’un autre cinéma sur la même commune.

Sur le premier point, le conseil d'état a jugé que « si la société requérante soutient que le projet autorisé compromettrait l'objectif de diversité de l'offre cinématographique dans la mesure où il entraînera la fermeture du cinéma […] qu'elle exploite actuellement dans le centre-ville », « il ressort toutefois des pièces du dossier que le projet, qui prévoit la création d'un " multiplexe " […], proposera aux spectateurs une offre cinématographique plus large et mieux adaptée aux exigences de confort et de qualité que l'établissement existant, déjà ancien ».


Sur le second point, elle censure la décision de refus de la CNAC en jugeant que « que si le projet en cause aurait eu pour effet d'augmenter d'un total de onze salles l'offre cinématographique existante dans la zone d'influence concernée compte tenu de l'autorisation, accordée par ailleurs par la commission nationale, d'ouvrir un ensemble de huit salles dans le centre-ville […] et dont la commission a relevé, dans la décision attaquée, qu'elle était de nature à diversifier l'offre cinématographique, il ne ressort pas des pièces du dossier que la création de trois salles supplémentaires dans cette agglomération, où l'offre cinématographique était jusqu'alors limitée, n'aurait pas été de nature à augmenter l'offre cinématographique en termes de sièges, d'œuvres diffusées et d'accès du public à ces dernières ; qu'il n'est, en tout état de cause, pas établi par les pièces versées au dossier que la création des deux " multiplexes " entraînerait des tensions dans l'accès aux films, contrairement à ce qu'a également relevé la commission ».

Source : conseil d'état, 15 octobre 2014, n° 363457